Le 30 août 2009, 7 heures – Port de Quintempré à Cambrai – pays de Louis Blériot et des bêtises.

Vous rendre déguisée en pingouin à bonnet rouge, important ne pas dépasser 5% des bonnets blancs.

Laissez-vous gagner et profitez pleinement de votre très grande émotion, puis cherchez la force dans la main solide de celui qui a déjà vaincu Embrun.

N’oublier pas le rituel sacré et précieux du bisou.

Vérifier que l’eau soit douce et tiède. Garder votre objectif en réserve, sortir de l’eau quoi qu’il arrive.

Nager calmement, même si 2 ans plus tôt vous étiez dans le petit bain avec une ceinture à flotteurs. N’oublier pas de discipliner votre bras gauche récalcitrant, de pousser loin derrière et d’aller chercher loin devant. En principe vous devriez avoir le bonheur d’un public qui vous accompagne sur les 3,8 km, de quelques grenouilles prêtes à vous secourir. Quand vous sortirez du canal en 1 H 26 remercier Philippe votre entraineur de natation pour la joie que vous a procuré ses précieux conseils.

Courrez vers votre chaise pour un nouveau moment fort à partager avec vos compères du triple effort Jean-Luc, Christine, Philippe et profitez du bisou supplémentaire.

Entamer le parcours vélo en doutant de votre capacité à passer les barrières horaires, combattez le vent intelligemment, guettez votre vitesse moyenne, restez lucide, alimentez vous, ne laissez passer aucune prise, relancez, relancez, doutez car il y a 16 mois vous n’aviez pas de vélo de route, seulement l’expérience de quelques centaines de kilomètres. Ressourcez vous auprès de la gentillesse des bénévoles qui vous offrent leur temps et leur protection, prenez l’énergie paisible des villages et des paysages du Cambrésis. Cherchez la paix dans la solitude du parcours et dans les 20 derniers kilomètres de chacune des 3 boucles laissez-vous pousser vers la ville aux 3 clochers. Le parcours est très exigeant mais votre trésor va prendre forme dans les larmes de bonheur que vous verserez à quelques mètres du parc à vélo après 184 km et 7 H 19 d’effort.

Garder pour plus tard les réflexions philosophiques sur le don de soi du bénévole et l’égocentricité du triathlète.

Maintenant vous pouvez décorer l’épreuve par un joli marathon, sur votre discipline de prédilection faites-vous plaisir. Au bout du 1er tour de 11 kilomètres portez le ruban jaune. Même si vous traversez des turbulences physiques, poursuivez votre chemin en trottinant le long du canal, dans le bois noir, sur les bords de l’Escaut aux couleurs dorées de cette fin d’été. Récupérez le chouchou rouge. Faites-vous porter par les encouragements admiratifs d’un public chaleureux et impressionné. Savourez les présents, si cela est encore possible, que vous réservent les bénévoles. Partez chercher le ruban rouge, chargée des propos échangés, des sourires partagés, des foulées de l’amitié que vous avez reçus et donnés avec Jean-Luc, Christine, Emmanuelle, Philippe, Didier, Mickael, Antoine et les autres. Profitez pleinement de votre EPO préféré le bisou qui fait tant de jaloux. Accélérez la cadence pour passer l’arche finale en 13 H 57. Posez la cerise d’un podium (2V2F) sur le CH’TRIWOMAN et savourez votre victoire avec celui qui vous est cher.

Maintenant déguster la récupération.

Ingrédients :

Un zeste de folie qui vous pousse à chercher le graal des temps modernes, le défi que vous croyez inaccessible, cette aventure du XXème siècle.

Une incroyable capacité dans l’épreuve à vous concentrer, à vous mobiliser, à gérer les errances de votre psychisme.

Une organisation sans faille pour gérer vos vies personnelle, professionnelle et sportive.

L’insolence de narguer les sceptiques, les incrédules, les misogynes ; de railler les moqueurs, ceux qui parfois vous blessent car ils doutent de vous et de vos capacités ; leur démontrer que la force est un ensemble plus vaste que l’expression physique.

La chance de disposer de capacités physiques et mentales pour vivre des épreuves exceptionnelles, ce dont je remercie le ciel si souvent.

De trouver une épreuve authentique, humaine et sincère, à l’organisation irréprochable, loin du marketing tape à l’œil des versions labélisées.

Secret de la recette :

Ce qui contribue le plus à la réussite de ce savoureux nectar nommé CH’TRIWOMAN réside :

Dans la complicité subtile, l’entraide discrète et forte qui a unit les compétiteurs : Jean-Luc, Christine, Emmanuelle, Philippe, Didier, Mickaël, Antoine et Christophe dans l’effort et

Les témoignages d’affection avant l’épreuve et après, les SMS, les appels téléphoniques, de ceux qui vous encouragent, qui vous portent par leurs pensées et leur énergie positives (Hélène, Isabelle, Marie Paule, Christine, Olivia, Jean-pascal, Manu, Mohsen, Thierry, Michel…)

 

Isabelle