6 participants Véliziens et 6 finishers pour cette épreuve unique et mythique, avec plus de 3000 athlètes au départ et 200 000 spectateurs tout au long du parcours. Une (longue) journée inoubliable et exceptionnelle pour nous tous, ou chacun aura donné ce qu'il pouvait.

Les participants de Roth lors du "pôt des finishers" au Stade de Vélizy:

Le témoignage de Lolo:

Bien plus qu'une compétition d'un jour, c'est l'aboutissement d'une aventure débutée il y a un an, le 18 juillet 2011, quand, à l'issue d'une étape du tour cauchemardesque, nous nous sommes inscrits pour cette épreuve, sur le chemin du retour, sans vraiment savoir où nous nous embarquions, et sans aucune certitude.

C'est aussi l'aboutissement de 3 derniers mois intenses, et d'une complicité avec nos copains désormais finishers, qui s'est établit au fil du temps, au gré de belles sorties d'entraînement. C'est enfin la conclusion de 4 derniers jours d'attente où nous nous sommes soutenus les uns les autres entre doute et impatience : depuis la Pasta Party de Vendredi soir (où en suivant les conseils du coach, nous avons gorgé le foie pour qu'il nous restitue tout ça en course (en espérant qu'il ne le restitue pas trop tôt !!)) et jusqu'à la soirée mariage du Samedi soir à l'hôtel dont on se serait bien passé.

Une marche un peu trop haute pour moi en natation, où j'en ai vraiment bavé sur la fin du parcours : 2726 ème position/2754 à la sortie de l'eau, mais content d'être là !!

Passage dans la tente, et changement complet pour une tenue vélo. Ensuite que dire : partagé, entre l'envie de tout donner pour faire honneur à tout ce public amassé qui vous pousse sans arrêt, et s'économiser en prévision d'un effort inconnu. Je double un peu sur le vélo, mais me fais surtout doubler par tous les relais partis ½ heure derrière moi en natation et qui eux ne ménagent pas leurs efforts. Un monde fou de partout, jusqu'à l'apothéose du Solarberg au kilomètre 70 environ : l'espace d'un instant on se prend pour un champion ; la route s'ouvre devant nous au fur et à mesure que les spectateurs s'écartent, pour se refermer tout de suite derrière : émotion et frissons garantis. Fin du premier tour : 90 bornes, 3 heures, mais ce vent de face qui ne nous aura pas lâché de tout le 1er tour (et que j'attends toujours dans le dos : va comprendre! La fatigue arrive doucement : je m'arrête au début du second tour pour attaquer mes sandwichs : 5 petites minutes de pause qui font du bien. Je lève légèrement le pied dans ce second tour, car les cuisses commencent à se plaindre ! D'un coup un maillot Vélizien devant : pas du tout prévu au programme puisque d'après mes calculs et ma natation calamiteuse, le plus près a du attaquer le vélo 25 bonnes minutes devant moi, donc impossible à aller chercher sauf incident. Je reconnais rapidement le coup de pédale de JC qui vient de finir lui aussi son sandwich, et qui me confirme effectivement un incident sur crevaison. Il ne sait pas encore que quelqu'un va lui mettre le feu au pied! Après quelques mots réconfortants, nous nous séparons. Quand soudain, surgit face au vent, un nouveau maillot Vélizien: impossible !! Et pourtant si. Fred avance tout doucement, mais est pourtant très frais : il m'explique rapidement son problème de rayon cassé qui l'empêche de rouler. Je l'encourage mais il faut un sacré mental pour poursuivre. Bravo. La fin de ce second tour est très longue. Je boucle le vélo en 6h09, un peu plus que mes prévisions, mais pas si mal.

Après passage au stand et nouveau changement complet de tenue, je repars avec le secret espoir de boucler mon premier marathon dans les 4h15. Les premiers 10 kil sans problème, tout en retenu à 10 km/h. Je croise Cédric au 7ème kilomètre : il en est au 17 ème, soit 1 heure devant moi ; J'évalue rapidement qu'il a du me prendre environ 30' en nat et pareil en vélo : c'est cohérent. Il a l'air dans une bonne allure. Au 9ème, je croise Christine (qui en est à son 15 ème), à peine ¼ d'heure derrière Cédric (mais partie 55' avant): elle courre comme une gazelle, absolument pas marquée : je me dis qu'elle est partie pour un grand numéro. Ce canal fait 17 bornes aller/retour, et n'en finit jamais. Je croise enfin Brigitte vers le 11ème : je suis super content ; elle est toujours dans le coup et a plutôt une bonne foulée. Je suis environ 20' derrière. Je passe au 12,5 km en 1h15 : tout va bien je suis encore dans mon allure. Demi-tour au bout du canal. Sur le retour, je croise JC, qui avoine grave, et qui me crie 'fais gaffe je suis à moins de 6 au kilo' : il est à environ 20 minutes derrière : à ce rythme il va vite revenir !Un km plus loin c'est Fred qui est là : il a trouvé le mental pour aller au bout du vélo :super nous sommes encore tous les 6 en course. Au 15ème je commence à coincer : les cuisses sont chargées à bloc. J'alterne un peu de marche pour récupérer, et chaque ravito c'est coca: ma moyenne chute lourdement à moins de 8 km/h jusqu'au 21ème que je passe en 2h15. Nous repartons de l'autre coté du canal, ou de nouveau je croise Cédric qui fait son Johann Diniz. Je lui souhaite bon courage. Je continue de trottiner dans les 8 km/h afin de limiter la casse, mais c'est pas la grande forme. Je croise de nouveau Christine toujours aussi bondissante : impressionnant elle est 45' devant moi. Un peu plus loin je recroise Brigitte et de nouveau j'ai une montée d'adrénaline de la voir là en train d'aller au bout de cette course extraordinaire : elle est encore 20' devant moi ; je l'encourage, et lui dit de profiter de son arrivée au stade, et que je suis trop loin pour l'accompagner. Après mon demi tour au bout du canal (30ème kilomètre en 3h22), je croise JC toujours là mais qui avoine beaucoup moins: il me dit ' je crois que je suis plus à 6 au kilo' . A partir de ce moment, je réalise que j'ai 3 gels. Je m'engouffre le 1er juste avant un ravito, et incroyable je retrouve petit à petit des jambes. Je vais faire les 10 derniers kilomètres à plus de 10 de moyenne. Le temps d'apercevoir Fred, très loin mais toujours là, je fonce vers l'arrivée. Un petit tour dans la ville juste avant l'arrivée au stade : et la, miracle, Brigitte, 50 mètres devant moi : après 13 heures de course, on arrive au même instant à l'entrée du stade: incroyable : on rentre dans le stade ensemble ; on est seul au monde ; encore un nombreux public massé. On savoure (mais jamais assez) ces énormes moments pour lesquels on fait aussi du sport. On franchit cette ligne d'arrivée main dans la main:

 

 

Finisher : l'échec de l'étape du tour de l'année dernière est effacé pour Brigitte. Il nous aura fallu 7 années de Triathlon pour pouvoir s'attaquer à ce genre d'épreuve. Nous sommes fiers de porter ces couleurs, et souhaitons à tout un chacun de vivre ces moments exceptionnels de pur bonheur.

Un triathlon, une ambiance, un public hors norme. Tous les Véliziens récompensés de toutes leurs heures d'entraînement. Une journée formidable en fin de compte conclue par une bonne bière.

Un grand bravo à Christine qui nous a montré toute l'étendue de son talent sur ces courses d'endurance : je te souhaite de réussir de la même manière ton UTMB de fin Août.

Bravo à JC qui sort une belle CAP avec ses 12 kilos de moins !!

Cédric, encore quelques réglages en CAP et tu seras largement sous les 12h : tu les as dans les jambes et tu le mérites.

Quand à toi Fred, respect. Mais tu n'as que peu de prise face aux problèmes mécaniques.

Merci pour tous vos encouragements à tous.