Hello à tous

Je ne résiste pas à l'envie de vous raconter ce magnifique Week End de Triathlon!

Beaucoup ne liront pas ce roman mais retenez qu'il faut absolument faire ce tri une fois dans votre carrière de triathlète !!!!

Au delà de la distance Half Ironman qui m'avait séduite lors de Niederbronn en 2009, je m'étais inscrit à ce Triathlon pour vivre l'ambiance Allemande que les livres et certains d'entre vous m'avez ventée! Première satisfaction, dès notre arrivée c'est sûr : nous sommes au pays du Triathlon!!

Organisation Impeccable, un magnifique village Triathlon, un acceuil parfait. A ce plaisir s'ajoute le charme du dépaysement quand on va à l'étranger!

Bref, je ne reviendrai pas déçu, mais faire le choix d'une telle organisation(Challenge/Organisateur Roth entre autre!) c'est s'assurer un Triathlon dans les meilleurs conditions!

Un grand bravo à cet organisateur, du début à la fin, des centaines de bénévoles, ravitos exceptionnels, massage, douches, transition où 1 à 2 bénévoles s'ocuppent de vous.....Bref le TOP

Pour le reste, Jean-Marc et moi avions fait le choix de partir en voiture samedi matin dès 7h. 6 heures plus tard pauses comprises nous voilà à Bad Schonmachin pour retirer nos dossards. Dès notre arrivée, la chaleur autour des 30°C nous effraie : "pourvu qu'il ne fasse pas aussi chaud demain sinon on va mourrir à pied!".

Une fois nos sacs en main, destination l'air de départ et le lac à 6kms pour déposer notre vélo et notre sac CAP! Un petit tour de vélo pour s'assurer que tout fonctionne. Petit stress pour JM dont le vélo craque un peu, finalement tout se passera bien pour nous à vélo!

Premières nouvelles de Gilles qui découvre qu'il va avoir quelques soucis logistique! En effet, il va se  retrouver pied nu et en stop pour aller à son hôtel + pas de ceinture dossard obligatoire. Bref, la solidarité club fonctionnera à plein régime et tout se déroulera pour le mieux pour Gilles comme pour nous!

Une fois que l'on a tout déposé, direction Karlshrue et notre hôtel à 30 minutes de là. Petite soirée tranquille avec une bonne Pizza en coeur de ville en Tong pour Gillou!

Retour à l'Hôtel vers 22h. Pour ma part à 23h dodo mais dès 3h48 du matin, les yeux grand ouverts déjà à fond dans la course. De ce moment là à 6h, impossible de dormir, j'attends impatiemment la sonnerie du réveil. 6h direction petit déj continental avec Gilles on se fait plaisir car on sait que notre prochain repas n'est pas pour tout de suite!!

Spartacus lui préfère son thé Chinois et ses gâteaux magiques dans la chambre

7h30 départ, à 8h nous sommes sur place et dans les temps, tout se passe pour le mieux, pas d'attente, un max de bénévoles...en revanche il ne rigole pas avec les horaires et le règlement : casque bien serré, freins......ça passe pour nous trois Cool!

Nat:

A 9h retentit le premier départ, on se dirige vers la plage de ce trés beau lac. A oui compte tenu de la chaleur, notre dernière frayeur, à savoir pas de combine, est levée, OUF!!

Bien sûr comme toujours la vitesse des Pros nous hallucine. A la première bouée en 7mns et sortie de l'eau en 23  ou 24! Déprimant!

9h20 derniers encouragements entre copains, Gilles et moi pénétrons la zone d'échauffement, Jean-marc partira 15 minutes après nous.

Petit point météo : le ciel est bleu azur, il fait déjà plus de 20°C, l'eau est excellente, la journée s'annonce chaude avec pas mal de vent.

Je m'approche du premier Kayak, la première bouée est à environ 700 mètres et la corde est difficile à évaluée. Gilles et moi partiront plutôt côté droit.

L'ambiance monte, le speaker annonce en Allemand les minutes restantes avant le Go! PAN! C'est parti, je suis en première ligne, j'essaie de partir vite, les premiers cents mètres se passent sans trop de bagarre. Je pense être bien mais assez vite j'ai du mal à respirer, il me faudra quelques mouvements de brasses pour reprendre mon souffle. Je redeviens prudent et m'applique à respirer sans me mettre dans le rouge.

Peu à peu j'ai le sentiment de me faire beaucoup doubler, et ce sera le cas jusqu'à la sortie de l'eau. A l'approche de la dernière bouée je regarde mon chrono et je me motive pour essayer de sortir dans les 35 minutes, je mettrai un peu plus je crois.

La bonne nouvelle est que je sors plutôt en forme, pas de crampes...lucide je m'applique dans mes gestes pour ne pas perdre de temps, le haut de la combine saute rapidement, je cours et double des concurrents, je retrouve mon sac très vite, je m'assois quelques secondes pour retirer le bas de la combine, une bénévole la mets dans mon sac, je lui tends mon bonnet et mes lunettes et je cours vers mon vélo. Les bons repérages font que je le retrouve sans encombre. Lunettes, dossard, casque et c'est parti.

Vélo :

Les 10 premiers Kms sont décrits comme roulants, je décide de ne pas perdre de temps, la plaqua, position et c'est parti. Je commence à doubler, les vélos de OUF m'entourent, ici les Scott Plasma et autres vélos à 15000€ sont légion. Je m'applique vraiment sur ma position et mes braquets pour être le plus efficient possible et ne pas charger trop tôt les cuissasses! A l'approche du 15ème Km je reconnais le style si particulier de notre Gillou plus que son maillot. J'ai du mal à le croire car je ne pensais même pas le voir sur cette course, donc revenir aussi vite me mets du baume au coeur. A sa hauteur, je l'encourage et me permet de lui conseiller un peu plus de fréquence car je trouve qu'il emmène un peu gros.

Une fois doublé, je me retournerai plus. Dans une bosse, j'aperçois son maillot quelques centimètres derrière moi, je me dis alors qu'il ne va rien lâcher et que la bataille va être dure. Finalement, et au fil des Kms il semble que l'écart se creuse. Il faut dire que je me sens dans une super forme. Les jambes tournent vite, les pulses sont excellentes, je n'ai pas de compteur mais je sens que j'avance. Je double sans cesse, parfois avec scrupule des vélos de rêve type Plasma avec des Zipp et même des roues lenticulaires mais force est de constater que je vais plus vite qu'eux, surtout dans les bosses. A ma grande surprise c'est là que je fais la différence. Tous ces rouleurs sont scotchés et moi avec mon petit développement et une belle fréquence je les dépose littéralement. Ils sont 3 ou 4 à me suivre ainsi pendant longtemps en décrochant dans les ascensions et en revenant au prix de gros efforts j'imagine dans les descentes et les plats. A compter du 70 ème je ne les reverrai plus, ils ont dû payer ces changements de rythme.

Ce vélo est de toute beauté, le relief, les paysages et surtout tous ces villages avec un Public ENORME. La moindre bosse fait l'objet d'une concentration de supporters qui hurlent à notre passage. C'est exceptionnel, à chaque fois je prends le temps de les saluer ou de faire la Hola et récolte leurs applaudissements. C'est super. Aux ravitos je prends un bidon d'eau et asperge la foule, je ne comprends pas l'Allemand mais le speaker salue mon geste super sympa!

Les jambes et la tête se régalent, je ne sais pas à ce moment là si je suis en train de performer mais les jambes et la tête se régalent. J'avale la côte à 12% comme un jeune homme, quel plaisir. Ce vélo est tout ce que j'aime. Aucun drafting, le contre la montre à l'état pur où il faut sans cesse se concentrer sur ses braquets, sa position, ses trajectoires, ne pas oublier de s'hydrater, de s'asperger(on a lu les commentaires des Vendomois et le soleil Allemend nous fait peur!), et de s'alimenter!!

Les 10 derniers Kms étant roulant et même si je sens la fatigue arriver je ne lâche rien  entre le 60ème te le 70 ème car je sens que c'est là que beaucoup vont coincer, une grande côte se chargeant du travail! Sur les dernières lignes droites, je privilégie le petit plateau avec de la fréquence et le vent étant toujours présent, je double encore pas mal de concurrents qui insistent sur la plaque. Non seulement, je vais plus vite qu'eux mais en plus je prépare mes jambes à la transition CAP :-) Quel métier :-)) merci GG!

Voilà le vélo se termine, un parcours avec pas mal de côtes(1000m de dénivelé au total) et pas mal de vent dont j'ai peu parlé car il ne m'a pas géné mais d'après Jean Marc il était bien présent! Je pense déposer le vélo au bout de 2h38 mais nous n'avons pas les classements donc à vérifier. A ce moment, je me dis que c'est proche de ce que j'avais fait à Niederbronn et que c'est inespéré!

Transition éclair, les bénévoles prennent notre vélo, d'autres nous indiquent l'allée de notre sac CAP que je trouve de suite. 15 secondes pour s'asseoir, enfiler ses chaussettes et ses chaussures, casquette, un premier verre d'eau sur la têtte, LAP CAP sur chrono et c'est parti.

 

CAP :

C'est bien sûr la partie que je redoute le plus et à priori celle où je peux tout perdre. Les jambes sont correctes, pas de crampes, pas de grosses lourdeurs. Au bien sûr c'est pas du grand Cédric mais l'expérience étant je sais que sur ces 21 kms l'objectif est d'être régulier, de ne pas marcher et bien sûr de ne pas s'arrêter. C'est avec cet objectif que je m'élance. Les risques sont là, chaleur de fou, parcours valloné en ville 100% bêton!

Je m'applique dans mes foulées, premier Kil en un peu moins de 5mns, calcul rapide si je tiens 21 kil ça donne 1H45 ça laissera quelques gars derrière. Trés vite on fait une petite boucle dans un parc pour croiser d'autres concurrents. A cet intersection, je vois déjà notre Gilou. A ce moment j'ai du mal à l'évaluer mais je n'ai même pas 1km d'avance. Au regard des qualités du Jaudoin, ça va être difficile de retenir son retour! Peu importe je reste sur ma stratégie. Tel un métronome je tombe les Kils en un peu moins de 5. Le parcours n'est pas simple, ça monte, ça descends, et bien sûr la chaleur et ce soleil de plomb. Il faut faire parler l'expérience, je m'asperge à fond à chaque fois que c'est possible, les ravitos et épongage sont trés nombreux, j'alterne Coca et Wasser une fois sur deux. Fin du premier tour (7kms) en 34mns, j'ai même un peu de marge c'est cool et toujours pas de Gilles. Dans la descente je croise Jean Marc, trés difficile d'évaluer son retard mais j'ai le sentiment qu'il peut encore me battre mais il n'a pas l'air en grande forme. Je ne le croiserai plus et le pauvre aura aussi beaucoup de mal sur cette CAP mais ça je lui laiss ele soin de vous le raconter!J'arrive à l'endroit où j'ai aperçu Gilles au début de la CAP et bonne nouvelle on se croise exactement au même niveau, il ne m'a rien repris :-)

Je ne dois rien lâcher, je passe au dixième en 49'35, je perds un peu, ça devient dur mais il faut que je tienne juqu'à la fin du deuxième tour et c'est la tête qui fera le dernier. Je passe au 14 ème en 1H10, c'est parfait. Malheureusement, les jambes elles se raidissent, le rebond n'est plus là, je sens que je ralentis et le chrono le confirme. Arrive l'endroit où je dois voir Gilles, il n'est pas là, au secours! Je me retourne il va revenir?? J'avance dans la ligne droite qui suit, mais oui c'est Gilou, malgré mes difficultés je lui ai repris du temps! Cool mais ça devient dur. Je me déconcentre en commençant à vouloir gérer cette avance, je marche un peu dans la côte.... 2 kms pour comprendre que c'est une connerie et qu'il y a aussi le Jean Marc à battre. Et là je réalise que je n'ai jamais pensé à regarder mon temps de course. Ouaouh, je peux faire moins de 5h10 si je cours les 3 kils qu'il me reste en moins de 16 mns!! Cédric tu dois le faire. J'ai très mal aux genoux, je suis un mode "fractionné", 300 mètres vite, 100 mètres récup...19 ème ça tient, 20 ème en côte très dur, ça passe j'ai plus de 5mns pour arriver. Ce dernier kil va être un pur bonheur en plus il est plat descendant. Je profite à fond. Les 50 derniers mètres se font au milieu du public en folie avec le speaker qui hurle mon nom et prénom. J'ai la banane des jours de perf, j'ai deux éponges que je jette dans le public, quelle sensation, quel plaisir de finir ainsi une course! La médaille, la poignée de main de l'organisateur...

Je reste là pour voir si Gilles me talonne. 1minute, 2, 3....le temps passant je comprends qu'il a craqué encore plus que moi sur ce dernier tour. 10 minutes  plus tard Mister Gilles J. Je le rejoins derrière la ligne embrassade et congratulations, on est heureux. Premiers partages d'impressions et trés vite le chrono? Il reste 3 minutes à Jean Marc pour me battre. C'est fait j'ai battu Spartacus, maintenant c'est Gilles qui regard les minutes défilées. 10 minutes passent, lui aussi finira devant JM.

Jean Marc C. crie le speaker, on se précipite sur la ligne pour les embrassades. Jean Marc est bien cramé aussi. Le reste que du partage sur notre course, organisation top, massage, douche....quelques kms de vélo pour récupérer la voiture laissée au départ Nat. Encore un peu de logistique pour Gilles qui n'a plus de train, pas de voiture....finalement stop et un train le soir même!

Pour Jean Marc et moi départ vers 18h, repas vers Metz vers 21h et arrivée à Chaville à 1H du mat après 200 bornes sous les orages. 1h30 je suis chez moi. Aujourd'hui, c'est surtout les genoux qui me font mal mais les souvenirs sont encore là, et la perf fait oublier la douleur. Vivement l'année prochaine :-)

Je vous encourage toutes et tous à vivre l'expérience Kraichgau un jour.

A bientôt

La mobylette