Hello, tous les boy's veliziens sont finisher en moins de 15 h.  Bravo à eux. Dans l ordre : Loic, Claude, Philippe. Je ne sais pas s'il y en avait d'autres ? Et notre ami Vincent de Versailles juste en moins de 13h. Résultats sur ipitos. 

Lolo


Vos temps et classements sont vraiment REMARQUABLES : sincères félicitations et …… bonne récup.

Un petit CR s’il vous reste encore un peu de force pour connaitre vos « ressentis » sur cette épreuve mythique ?

Il parait qu’on n’est plus comme avant après cette course mais que c’est aussi un peu le « grand vide » ….?

A+

Gilles

 

 


Comme tu dis, après c'est le vide, tellement de pression et de questions avant cette ce mastodonte qu'après on se sent un peu perdu. Pour ma part, cette course était un objectif depuis tout jeune, en colonie alors que je ne devais avoir qu'une dizaine d'années, un moniteur très sportif devant lequel j'étais en admiration m'avait parlé de ce triathlon comme d'une épreuve de titan avec plein de superlatifs. Dès lors je me suis mis en tête d'en prendre un jour le départ et surtout de franchir la ligne d'arrivée! C'est la raison majeur pour laquelle je me suis mis au triathlon.

Voilà pour l'intro!
Tout débute 15 jours avant la course, comme chaque année, je prends mes quartiers d'été chez le frangin qui est saisonier aux Orres (petite station de ski située à 14 km au dessus d'Embrun). Le but cette année étant de faire un peu de globules avant la compet. Les entrainements et reco de parcours se succèdent en même temps que la pression augmente. Je parviens enfin à être à l'aise dans cette maudite combinaison!!!
Nous y voilà, 4h00, le15 aout 2010, le réveil sonne et me réveil, preuve que je n'ai pas trop tourné en rond dans mon lit toute la nuit! Je me force à manger un gateau sport, je contrôle une dernière fois toute mes affaires puis je prends la route direction le parc à vélo. Beaucoup de monde, une belle file d'attente puis vient l'heure de revêtir la combi magique, je regarde autour de moi, tous ont l'air concentré et déterminé. Encore un cran sur l'échelle de la pression lorsque les féminines prennent le départ 10 min avant nous.
L'accès à la ligne de départ nous est autorisé et le pistolet retentit! Les suporters sont présent malgré la nuit bien accrochée aux montagnes, c'est la ruée vers le plan d'eau, 2 tours à effectuer! Je ne cours pas de sorte à ne pas faire grimper mes pulses. Une fois dans l'eau, je prends mon rythme pépère et assiste à de belles bastons. Tout le monde s'étalone et c'est en 1h 10 que je sors de l'eau, heureux de ne pas être du tout fatigué! Je trotine tranquillement jusqu'à mon emplacement, pose mon cul par terre pour enlever cette foutue combi (notez que la combi perd de sa magie lorsqu'il s'agit de la retirer!), je met le casque, la ceinture dossard le sac à dos (j'ai pris l'option de prendre un sac pour être autonome et ainsi prendre tout ce dont j'avais besoin). Je sors du parc et me lance dans cette première difficulté qu'est la montée au dessus d'Embrun, une boucle de 40 km annonçant l'état de folie anvancée du type qui a tarcé le parcours. Je ne fais pas d'asthme en temps normal mais là, ma gorge siffle et l'effort intense me fais songer à l'abandon, comment vais-je bien pouvoir tenir tout le parcours alors que je suis dans le rouge à la première bosse? Bref je continue car même si c'est dur je ne suis pas venu ici pour faire demi tour à la première grimpette.
Les kilomètres s'enchaînent avec une seule idée en tête, ne pas se cramer (rien à voir avec toi Xav!), j'ai tiré les enseignement du tri de Paris sur lequel je fais un super vélo et une CAP pitoyable. Je reste donc prudent car de toute façon mon seul et unique but est de franchir la ligne d'arrivée quelque soit l'heure. Arrive le rond point qui indique Queyras (on peut dire le début de l'ascenssion de l'isoard) je reste sur le plateau du milieu (j'ai un triple 53-42-30) et je commence moulinette en passant sur le pignon de 25. Plus les km défilent plus j'en chie, le point le plus pénible étant le "faux plat" (qui n'a rien d'un faux plat) qui traverse les station d'Arvieux et de La Chalpe nous menant au pied du col.
Puis c'est le col avec ses virages en épingle tout ça tout ça, un col quoi! Oui mais voilà, ce col est top (si l'on peut dire), la route est un vrai billard, la pente y est régulière mais surtout (est-ce dans ma tête ou la réalité?) le pourcentage de pente me semble inférieur à celui du "faux plat" précédent. Toujours est-il que ce col me semble (sur le coup) complètement accessible. Soudain la course prend une autre dimension, et si j'y arrivait, c'est vrai quoi, le col se grimpe bien et je n'ai pas trop entamé mon potentiel physique! À trois virages du sommet, me vient en tête mon super génial méga sandwich que GG m'avait fortement conseillé pour l'Isoard. Quel délice, le pain est tout mou de la veille, le jambon est chaud et le beurre a coulé mais quel régal. Les pointeurs m'annoncent que je suis 556 ème!
Après m'être couvert un peu j'attaque (c'est le terme exact) la descente. Après tout je peux bien appuyer un peu sur les pédales, je relacherai juste avant la dernière difficulté (le col de Chalvet) histoire de ne pas arriver sur le marathon avec les cuisses gorgées. Je roule et ne cesse de doubler des athlètes, il semble que l'Isoard ne fasse des dégats! Puis c'est au tour de Chalvet, comme prévu je met tout à gauche et me surprends à doubler encore et encore. Je passe le sommet sans difficulté puis descends tranquillement en me préparant psychologiquement au marathon. Pour info, je n'avais jamais couru de marathon, je ne savais donc pas à quoi m'attendre!
Je prends à nouveau mon temps dans l'air de transition en me demandant comment mes jambes allaient bien pouvoir réagir aux premières foulées. Je sors timidement du parc et c'est le soulagement, tout va bien, zéro douleur. Biensur je ne m'emballe pas, je sais que je pars pour l'inconnu et j'ai été mis en garde sur les coups du sors d'un marathon. Je cours en un peu plus que du 5 au mille mais encore une fois mon but étant de terminer je reste sur mon petit rythme tranquille. Arrive le deuxième tours, je n'ai toujours pas marché en n'en ressent ni le besoin ni l'envie, 35 ème km, allé, une petite accélération ne va pas me couter bien chère à 7 km de l'arrivée! Cette accél ne me coûte effectivement rien mais elle trouve ses limites d'elle même au bout de 4 ou 5 km. Je termine donc les 2 derniers sur mon rythme de départ et franchis la ligne de la délivrance 418 ème en 14h11 et des bananes! Je prends le T-shirt de finisher et la breloque. Ça y est, c'est fait, je l'ai fais, je l'ai terminé, les douleurs me tombent dessus, je ne sais plus trop quoi faire, je reste sous la pluie, grelotant devant mon vélo ne sachant pas par quoi commencer dans le rangement de mes frusques trempées. Je ramasse tout tant bien que mal car j'ai mal partout et m'en retourne à ma voiture.
Merci à tous pour votre soutien, vos conseils et vos encouragements!
À bientôt aux entrainements
Claudius